Présentation et guide d’utilisation du composteur et de son cousin le lombricomposteur, pour créer un compost puissant et limiter le poids de sa poubelle !
Le compost, qu’est-ce que c’est ?
Le compost, vaste sujet, assez tendance, mais qui existe depuis toujours. Toujours, c’est assez vague, mais les déchets organiques ont toujours existé, bien avant l’apparition des Hommes sur Terre (même si à cette époque, il ne devait pas vraiment y avoir de déchets).
Selon l’Ademe, « le compostage est un procédé de transformation aérobie de matières fermentescibles dans des conditions contrôlées. Il permet l’obtention d’une matière fertilisante stabilisée riche en composés humiques, le compost. Il s’accompagne d’un dégagement de chaleur et de gaz carbonique ».
Ainsi, chacun peut créer un engrais surpuissant qui permet de faire pousser la vie. Comment ? C’est simple, mais le compostage des déchets ne semble pas être courant par faute de temps, par faute d’envie.
Le compostage, c’est la dégradation de la matière organique biodégradables par des bactéries aérobies, puis des champignons et ensuite toute une microfaune (dont les vers), en présence d’air et d’humidité pour donner un amendement qui va enrichir le sol. Il faut essayer de nourrir son composteur à 50 % de brun (matière sèche permettant de structurer la masse) et à 50 % de vert (déchets frais qui seront presque intégralement digérés par des bactéries), afin de maintenir un niveau optimal d’apport en azote et en carbone).
Le compost, comment ?
Pour composter ses déchets organiques, il suffit de mettre les pelures de fruits et de légumes, le marc de café, les restes de salade rabougrie dans un contenant, un composteur, et non dans la poubelle domestique. Pour donner quelques chiffres, 30 % du poids total de chaque poubelle est composé de déchets organiques qui auraient pu être mis dans un composteur. Quand on sait que chaque Français produit (déchets ménagers au total) 458 kg de déchets chaque année, le geste de composter semble une manière simple de diminuer ses déchets.
Le compost, pour quoi ?
Le compostage est un excellent moyen de limiter ses déchets (et les émissions de CO2, car les déchets ne sont plus incinérés) et de rendre à la terre ce qu’elle a produit. En effet, le compost est un engrais (ou amendement) pour la terre et remplace les produits chimiques dangereux pour la planète, les animaux et les humains. Nourrissez le sol, il nourrira les plantes !
Lorsque vous souhaitez planter des pieds de tomates ou rempoter votre nouveau monstera, utilisez le compost que vous avez créé !
Il existe plusieurs utilisations du compost, en voici deux :
- Pour protéger le sol du froid et l’enrichir avant le printemps ! : il faut récupérer le compost le plus mûr (qui a bien été digéré par les vers) et l’épandre sur la terre. Remuer pour incorporer le compost à la terre, et recouvrir d’herbe sèche, de paille, etc. Aux beaux jours, le sol sera prêt à accueillir de nouvelles plantations.
- Pour améliorer le rempotage ! : après avoir tamisé le compost mûr, l’incorporer à la terre du pot. Il contient des éléments nutritifs qui permettra à la plantation de s’épanouir.
Le compost, quelques conseils
Nous avons vu que le compostage était un détournement des déchets organiques de la poubelle afin de les transformer en amendement organique. Assez simple en soi, mais il faut respecter des principes simples pour que l’utilisation du composteur soit optimale
- éviter certains déchets organiques : les os, le noyaux, les restes carnés, les graines pouvant germer, les excréments, etc.
- mélanger les apports : sec/humide, grossier/fin, brun/vert, azotés/carbonés
- aérer régulièrement le compost en le brassant
- ajouter des matières grossières pour favoriser la circulation de l’air
- surveiller l’humidité : le compost ne doit être ni trop sec, ni trop liquide !
Le compost, et si je n’ai pas de jardin ?
Il existe une alternative au compostage traditionnel : le lombricompostage. Il permet de ne pas jeter ses déchets organiques, même quand on n’a pas de jardin, et de diminuer de 30 % le volume de la poubelle domestique.
Vous devez vous dire… des pelures de légumes en décomposition dans mon appartement ? Jamais de la vie, ça va sentir… Et bien que nenni !Tout comme pour un composteur de jardin, le lombricomposteur se régule grâce aux vers et à une bonne utilisation !
Vous pouvez vous procurer un lombricomposteur dans les magasins de jardinerie, dans votre mairie (voir avec le service en charge des déchets, subvention de Paris), ou tout simplement le faire vous-même ! Pour les vers, les mairies peuvent vous en donner également, ou vous pouvez vous tourner vers des particuliers (groupe Facebook, chaîne Youtube) ou des associations.
La Maison du Zéro Déchet vend également des lombricomposteurs :
Vers la terre : c’est un lombricomposteur pouvant être utilisé par 2 à 6 personnes en même temps (30 litres de déchets), par des pros ou non du jardinage. Il est parfait pour démarrer sans soucis ! Il est anti-fuite de liquide, anti-insectes, anti-odeurs.
… mais vous pouvez le fabriquer vous-mêmes ! Il existe de nombreux tutos : ici, ici et même là.
Quelques conseils d’utilisation du lombricomposteur
Comme pour un composteur traditionnel, il faut respecter quelques points pour gérer son lombricomposteur au quotidien :
- Température : entre 15 °C et 25 °C, pas plus ! En été, on évite de le laisser en plein soleil (à côté d’une fenêtre…), et en hiver, on le recouvre d’une couverture ou de matières isolantes. On préfère donc une cave en été ou une pièce sans chauffage en hiver, pour que les vers et les matières en décomposition ne subissent pas de changements brusques qui pourraient accélérer la décomposition.
- Matière organique : on ne composte pas les restes de plats cuisinés ou d’aliments carnés, les oignons, l’ail, et les agrumes !
- Apport de déchet : il ne faut pas sur-alimenter son lombricomposteur : les vers ne mangeront pas, mais les aliments se décomposeront ! Gare aux odeurs ! La bonne méthode : couper les gros aliments et laisser les épluchures au réfrigérateur quand le lombricomposteur est trop rempli.
- Le papier et le carton : comme un composteur, il faut de temps en temps apporter du papier ou du carton bien coupé à l’ensemble.
- Attention à l’acidité ! : il faut donc régulièrement vérifier l’acidité du lombricomposteur, car la matière organique acidifie le milieu dans lequel elle se trouve. Pour éviter les mauvaises surprises, il est conseillé d’ajouter des coquilles d’œufs broyées. Elles sont composées de carbonate de calcium, qui se dissout dans les milieux acides.
- Ventilation : ne pas oublier de touiller, surtout si une odeur apparaît !
- Humidité : pas plus mouillé qu’une éponge !
Le lombricompost, le ramassage
Après quelques mois d’utilisation, le lombricomposteur sera rempli : un plateau pourra être ajouté. On l’ajoute au-dessus du plateau rempli avec une ou deux poignées de compost et on recouvre de papier. L’opération peut se répéter autant de fois que le lombricomposteur supporte de plateaux. Quand tout est rempli, il faut récolter le compost ! :
- Remonter le plateau inférieur et le placer au-dessus.
- Laisser le couvercle ouvert et à la lumière.
- Retirer les couches de compost en laissant le temps au vers de descendre dans les plateaux.
Vous savez désormais tout sur le compost !
Si vous voulez en discuter, nous organisons régulièrement des Initiations au lombricompostage, prochaine session : le 19 février, avec Clara et Maël.
Article rédigé par Clara H. et Sophie W.
Sources
Fiche atelier Initiation au lombricompostage de la MZD
Images : Creative Common