Comment s’équiper zéro déchet sans se faire arnaquer ?

Le zéro déchet se démocratise, laissant des acteurs peu scrupuleux utiliser ce filon. Quels pièges sont à éviter et quelles astuces adopter pour bien choisir vos équipements zéro déchet ?

Éviter les arnaques

  • Comment repérer les sites frauduleux ? 

Les produits zéro déchet se développent et sont de plus en plus faciles à trouver, et surtout en ligne. Il y a un réel engouement autour de ces solutions, qui ne sont plus réservées à une poignée d’écolo aguerris. Certaines personnes mal intentionnées en profitent et l’on voit pulluler depuis quelques mois les sites d’arnaques.

Pour repérer un site frauduleux, il n’y a pas une formule magique. Quelques détails peuvent malgré tout mettre la puce à l’oreille. Je me méfie particulièrement, si :

  • Le site propose un unique produit à la vente
  • Les avis sont en réalité des avis d’un autre site marchand (il suffit souvent de copier/coller un ou deux avis pour se rendre compte que ce sont des avis Amazon)
  • Aucune adresse postale n’est indiquée ou si l’adresse postale n’existe pas (rue dans le mauvais arrondissement)
  • Le site vante son engagement environnemental mais sans détailler aucune action concrète
  •  Les mentions légales sont incomplètes

Pour m’aider je peux taper le nom du site + avis dans mon moteur de recherche. Certains sites ont déjà été signalés par d’autres internautes.

  • Quelles solutions ?

Pour éviter toute déconvenue, j’achète en direct dans les boutiques revendeurs (comme la Maison du Zéro Déchet ou le  Welcome Bio Bazar à Paris) ou dans les boutiques des marques (celle de Lamazuna par exemple). Je peux aussi découvrir des petites boutiques de producteurs et productrices près de chez moi. Beaucoup de produits zéro déchet sont aussi disponibles sur les marchés de producteurs (et les marchés de Noël).

photos des boutiques Lamazuna et Maison du Zéro déchet

Boutique Lamazuna et boutique de la Maison du Zéro Déchet

Si je veux acheter en ligne, j’achète directement sur le site des marques (pour les idées, voir les marques proposées à la Maison du Zéro Déchet). Quelques sites proposent aussi plusieurs marques comme Le petit monde du zéro déchet (boutique montée par une ancienne bénévole de la Maison du Zéro Déchet, je peux avoir confiance).

Éviter les produits fabriqués dans de mauvaises conditions

  • Des nouveaux vendeurs pas forcément engagés  

Initialement le monde du zéro déchet était peuplé de personnes engagées, entrepreneurs et entrepreneuses qui se lançaient dans l’aventure par conviction (sociale et environnementale). Les produits étaient donc pensés pour avoir un impact environnemental minimal et un impact social positif. Les marques historiques (et les convaincus qui se lancent encore aujourd’hui) font les choses avec amour et honnêteté intellectuelle, s’appuie sur les labels, produisent au plus proche, travaillent éventuellement avec des ESAT*, prêtent attention aux matières premières, etc.

Malheureusement, en  gagnant en notoriété (ce qui est chouette, on ne vas pas se mentir !), le zéro déchet est aussi devenu un business dans lequel s’engouffre n’importe qui (ce qui est moins chouette, disons-le). Les produits sont alors proposés certes moins chers mais leurs critères de production ne sont plus les mêmes (production lointaine, conditions sociales aléatoires voire déplorables, composition non bio, etc).

  • Comment acheter des produits vraiment écolos ?

J’achète directement auprès des producteurs et productrices (ou petits créateurs et créatrices). Ainsi, je peux discuter avec elles et eux de la façon dont les produits sont conçus et produits, quelles sont les matières premières, comprendre ce que leur prix rémunère réellement. De même, les marques historiques sont engagées et souvent, je peux m’y fier.

Si je ne connais pas la marque, je peux aussi me fier aux labels. Beaucoup de marques qui produisent des cosmétiques certifient leurs produits cruelty free ou avec des labels comme Demeter. Les sacs à vrac ou autres objets en tissu sont certifiés GOTS. Pour m’aider dans la jungle des labels, je peux jeter un coup d’oeil au site de l’ADEME.

Je peux aussi m’équiper d’occasion pour acheter directement auprès d’acteurs engagés, comme les ressourceries ou les boutiques Emmaüs.

Éviter les achats “inutiles”

  • Doit-on tout acheter pour être zéro déchet ?

Remplacer les objets à usage unique de son quotidien par des objets lavables ou sans emballages est une démarche intéressante. Je dois simplement faire attention à ne pas tomber dans l’excès et me suréquiper sous prétexte que ce que j’achète serait zéro déchet. Un objet est zéro déchet seulement s’il m’est vraiment utile. Le zéro déchet s’appuie avant tout sur une logique de déconsommation.

Ai-je réellement besoin de capsules de café rechargeables (que je vais remplir 3 fois avant de repasser au jetable ?), de vaisselle en bambou (mais toujours jetable), de box zéro déchet (dont je ne choisis pas les produits), d’un moule à glace en inox ou d’une coque d’iphone compostable ?! Attention, toutes les idées de sont pas à jeter (#jeudemots) mais je dois simplement faire attention à ne pas me laisser avoir par l’objet zéro déchet “tendance”.

exemples de produits dits "zéro déchet"

  • Quels produits sont réellement zéro déchet ?

Un objet n’est pas intrinsèquement zéro déchet. Il l’est seulement s’il m’est utile et me permet de réduire concrètement mes déchets au quotidien. La toute première question à me poser avant d’acheter un objet (zéro déchet ou non) est bien “Cet objet m’est-il utile ?”. La plupart du temps je peux juste supprimer mon objet jetable. Je supprime le papier cuisson et huile ma plaque. Je supprime le papier essuie-tout et décide d’utiliser mon éponge.

Lorsque j’ai besoin de substituer un produit, je vais à la solution la plus simple. Pour me laver, j’opte pour un savon saponifié à froid plutôt qu’un gel douche concentré dans un emballage éco-conçu, savon que je dois transvaser dans un contenant puis diluer et dont je dois ensuite acheter des recharges …

Parfois, un objet m’est utile mais je peux malgré tout me passer de son achat. Je peux aussi louer (Au hasard : une perceuse), emprunter (Il est temps de refaire ma carte de bibliothèque), faire moi-même (#lessivemaison), voir si je n’ai pas déjà une solution chez moi (Où est passé cette vieille brosse à vêtements que j’utilisais il y a 10 ans ? #RiendeNeuf)

 

*ESAT : Établissement et service d’aide par le travail

Illustrations : Photo by Fabian Blank on Unsplash / Photo de Lamazuna / Photo de Stefano Borghi / Photos de produits Delcourt, touslescadeaux et sans-bpa

Rédaction : Pauline Imbault
Merci à Louise, Mélanie et Valentine pour leur relecture
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